Avalokitéshvara
Chine
Bronze patiné
45 x 25 cm
Legs Fauverge
de French.
Inv :
961.3.407
Représentation
chinoise du bodhisattva à vingt bras, identifiable à ses vêtements et à son
haut diadème, Avalokitéshvara est le bodhisattva idéal, l’exemple. Il est le
bodhisattva de la compassion.
Avalokitéshvara,
mudra et attributs
Les
bras du bodhisattva sont disposés en arc de cercle, cependant on note que deux
paires de bras sont positionnées pour la première au niveau du torse et la
seconde au niveau de la taille.
Ces deux
positions sont identifiables, elles appartiennent à la tradition iconographique
bouddhique. Elles portent le nom générique de mudra.
D’origine
védique, forme antique de l’hindouisme, ce mode de représentation et
d’identification est né en Inde du Nord (Uttar Pradesh actuel) au début de notre
ère par le biais de l’école Kouchane de Mathura mais également au sein de l’art
dit gréco-bouddhique du Gandhara (Pakistan actuel).
Ainsi, ces
positions sont comme des lettres d’un alphabet en trois dimensions. Elles nous
permettent de déchiffrer et de constituer un mot, une expression à partir de
gestes et ainsi identifier un épisode de la vie du bouddha historique ou
pour cet objet, le rôle de ce bodhisattva.
Ici
Avalokitéshvara est assis dans la position du lotus, ses bras ramenés vers son
torse sont en position (mudra) de salutation (anjali).
Les deux mains représentées au niveau de la taille, ou plutôt posées dans le giron, sont positionnées avec la main droite reposant dans la main gauche, paumes en l’air et avec les pouces s’effleurant. Ce geste qui porte le nom de Dhyani-Mudra ou mudra de la méditation, est très courant dans l’iconographie bouddhiste.
Ils possèdent
au regard de ces multiples pouvoirs de nombreux attributs. Du bras en bas à
gauche à celui en bas à droite on identifie : le lotus (padma), le marteau
(mudgara), le lacet (pâça), une tige cassée, un stupa en forme de cloche, un
poisson, une épée (kadga), un nuage, une cloche (ghanta), la roue de la loi, le
sceptre, le vase à eau (Kalaça). Quatre bras de l’œuvre sont cassés et donc les
attributs manquants.
Le
bodhisattva de la compassion
Ses attributs
et les deux mudra l’identifient comme le grand compatissant, celui qui prête
attention aux prières de l’humanité souffrante, aussi l’étendue de ses pouvoirs
salvateurs est infinie.
Sa représentation
et son culte répondent à une volonté de personnifier les vertus essentielles du
bouddhisme dans le cadre du bouddhisme du Mahayana (Grand Véhicule).
Symbole de
pureté, il est le bodhisattva le plus vénéré en Asie. Son culte est apparu en
Inde au début de notre ère, on lui prête également des origines iranienne
(Mitra) et donc des liens le Mithra romain.
Pour les
chinois, son nom signifie celui qui perçoit les voix du monde. Ils le vénèrent
également sous sa forme féminine de Guanyin, qui prend le nom de la déesse
Kannon chez les Japonais.
En lien avec
la totale connaissance du monde et de soi, un troisième œil est représenté sur
son front.
Les
principaux textes consacrés à Avalokitéshvara décrivent tous son caractère
éminemment secourable.
Pour exemple
le chapitre 24 du Sutra du Lotus de la Bonne Loi, énumère ainsi la multitude
des dangers qu’il est capable de repousser et les trente-trois métamorphoses
sous lesquelles il est susceptible de se manifester.
Tout cela
pour un but unique : mener tout être humain vers le salut.
Il peut
également accorder la maternité aux femmes désireuse d’enfants. Ce pouvoir le
rend donc très populaire en Chine et au Japon.
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