Bouddha couché
Plaques d’argent sculptées et repoussées, argent et argent doré.
Thaïlande - XIXe siècle - Inv. : 961.3.217 - Legs Fauverge de French
Cette sculpture, en argent et argent doré, est constituée de différentes parties assemblées. Bouddha est représenté étendu, dans une expression de relâchement physique total et de grande sérénité. Un groupe de cinq personnages sont en dévotion devant lui.
Au terme d’un demi-siècle, le Bouddha disparaît dans l’Extinction définitive à plus de 80 ans, il a complètement épuisé les conséquences de ses actes, livré son message et il s’éteint.
Postures du Bouddha
Au sein de l’iconologie bouddhique quatre postures classiques du bouddha sont répertoriées :
1- Debout
2 - Marchant
3- Assis,
4- Couché
Le bouddha couché fait référence à l’entrée dans le nirvana, soit le but définitif, l’aboutissement mystique pour les bouddhistes.
Mahaparinirvana
Cette scène représente l’entrée dans l’Extinction, en sanscrit le nirvana, qui diffère de la mort “ordinaire” car elle n’est pas suivie d’une renaissance, c’est la fin du Samsara.
Pour Bouddha, le vocabulaire est différent, l’expression utilisée est « la grande complète extinction », le mahaparinirvana.
Cette scène se déroule à Kushinagara (nord-est de l’Inde), capitale du royaume de Malla, lors de la nuit de la pleine lune du mois de karttika (octobre-novembre) ou de vaishaka (avril-mai).
La couche où est étendue bouddha comprend deux parties : le socle ou assise de la couche puis le fond.
Ces éléments sont fabriqués en argent selon la technique de la plaque repoussée.
Deux éléments reposent sur le socle : un élément triangulaire qui est attaché au socle, il représente un repose tête et enfin le bouddha qui est en argent. Bouddha est allongé, les jambes croisées, la tête tenue par le bras plié et sa coiffe est dorée. C’est le seul élément réalisé selon la technique de la fonte.
Ananda, le disciple préféré
Sur le socle on identifie cinq personnages ou plutôt ses disciples, quatre de dos, tournés vers leur Maître et un dernier à droite de profil.
Ce dernier à une taille plus importante, les mains visibles, repliées en signe de dévotion. Sa tête sur notre œuvre est manquante. C’est certainement Ananda, le disciple préféré.
Peu avant l’extinction, il a été chargé par le Maître de mettre en place par des pieux laïcs des rites funéraires identiques à ceux réservés à un Monarque universel lorsqu’il aurait rendu le dernier souffle. Il recueillit ainsi les dernières paroles de Bouddha. Ce disciple était connu par son humilité, sa dévotion, son intelligence suprême et sa mémoire infaillible de la doctrine. Il transmit son enseignement lors du premier concile et il porta des causes importantes pour la doctrine comme l’acceptation des femmes dans la communauté.
Bouddha ayant réalisé l’extinction complète, la diffusion de la geste bouddhique pouvait commencer en Asie à travers les axes commerciaux. Les empires et les civilisations asiatiques allaient pour leur grande majorité accueillir cette nouvelle religion et ses Trois Joyaux à savoir Bouddha, sa connaissance (la loi) et la communauté (sangha). La diffusion se fait selon des principes philosophiques propres au bouddhisme naissant : accueillir et non subir, s’adapter et non s’imposer, partager et non s’accaparer, connaissance et non ignorance…
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