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Bouddha prenant la Terre à temoin


Bouddha faisant le geste de la prise de la Terre à témoin

Bronze patiné

Birmanie (Myanmar)

Ve – VIe siècle

Legs Fauverge de French

Inv. : 961.3.352


Vers l'éveil et les assauts de Mara

Après une recherche méditative extrême et infructueuse,  Bouddha  se rend sur le site actuel de Bodhgaya afin de rentrer dans un nouvel état de concentration méditative. 

Sous larbre de sagesse, il fait face à Mara. Combats intérieurs violents et intenses, cette épisode connue sous le terme « Assauts de Mara » voit Siddhartha s’éveiller à une conscience supérieure et  extraordinaire loin de le pensée humaine. Les armées de Mara sont vaincues, malgré les multiples tentations présentées au jeune Bodhisattva, souvent identifiées par les trois filles de Mara, le sage resta concentré dans sa méditation.

Lart bouddhique a fréquemment représenté cet épisode majeur de la vie de Bouddha : méditant, assis jambes croisées, sa main gauche repose dans le giron, la main droite tendue vers le sol, paume vers lintérieur. Il esquisse alors le geste devenu canonique de « la prise de la Terre à témoin », ou geste du Maravijaya « la victoire sur Mara », étape indissociable à lEveil.

Une représentation iconique

Le MAA de Toulon possède une statuette birmane en bronze dans la posture dite « de la prise de la Terre à Témoin » (961.3.352 – Legs Fauverge de French). Cet objet daté entre les Ve et VIe siècles montre précisément cette position devenu iconique et historique. Bien entendu cet objet comprend les éléments esthétiques et les caractéristiques anatomiques de la représentation birmane soient les proportions tête-corps, une protubérance crânienne et les longs doigts. 

Par ces éléments, cette sculpture est caractéristique de limage classique de Bouddha et nous introduit à liconologie bouddhique. Ces éléments sont comme des lettres dun alphabet en trois dimensions. A nous de déchiffrer ces lettres et de constituer le mot, ou plutôt didentifier l’épisode de la vie du bouddha historique.

Cet alphabet visuel est donc doté de gestes génériques appelés mudras. Ce terme  se traduit par  sceau, cachet et par extension «geste» voire «posture».  Les mudras permettent de figurer sur une représentation anthropomorphe du Bouddha un épisode de sa vie rien quen utilisant la position des mains, du corps, des jambes et des pieds.

Ce mode de représentation est né en Inde du Nord (Uttar Pradesh actuel) au début de notre ère par le biais de l’école kouchane de Mathura mais également dans lart dit « gréco-bouddhique » du Gandhara (Pakistan). Ces deux écoles font suite à une phase de représentation dite « aniconique » où la présence du Bouddha se limitait à un symbole et  donc par son absence en tant qu’être humain




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