Mahapurusha
: Les grands hommes
Ces mêmes sources décrivent également
leurs vertus humaines et leurs pouvoirs
divins.
Bouddha appartient par ses origines indiennes à la tradition des mahapurusha.
Trente-deux marques, Lakshana,
sont répertoriées, auxquelles s’ajoutent quatre-vingt Anuvyanjana, signes secondaires.
Cependant parmi ces cent douze marques, certaines sont récurrentes et restent attachées quasi-exclusivement à la représentation du Bouddha : la protubérance crânienne et les oreilles étirées.
Les vêtements ou la forme de visage, par exemple, évoluent selon les épisodes de sa geste mais surtout en fonction de l’époque historique, des écoles de pensées et des pays.
Postures et gestes
En parallèle, au sein de l’iconologie bouddhique quatre postures ou positions classiques du bouddha sont répertoriées :
- - Debout
- - Assis
- - Marchant
- - Couché
Par exemple, le Bouddha couché fait référence à l’entrée dans le nirvana, soit le but définitif, l’aboutissement mystique pour les bouddhistes.
En dehors des marques et des postures, il existe également depuis le IIIe siècle des gestes génériques. Ils sont comme des lettres d’un alphabet en trois dimensions. A nous de les déchiffrer et de constituer le mot, ou plutôt d’identifier l’épisode de la vie du bouddha historique.
Cet alphabet visuel est donc constitué de gestes génériques appelés mudras. Ce terme se traduit par sceau, cachet et par extension «geste» voire «posture».
Les mudras permettent de figurer sur une représentation anthropomorphe du Bouddha un épisode de sa vie rien qu’en utilisant la position des mains, du corps, des jambes et des pieds.
« Les belles et bonnes proportions », expression commune aux textes portraiturant Bouddha, sont dès lors adaptées aux critères esthétiques de chacune des traditions et des civilisations asiatiques.
Une initiation illustrée
Au Musée des Arts Asiatiques, les tableaux et les sculptures bouddhistes proviennent de toute l’Asie et ont été réalisées entre le IIIe et le XIXe siècle.
Les représentations sont ancrées dans des réalités cultuelles et culturelles diverses selon que l’artiste vive dans le Gandhara (Pakistan) au IIIe siècle où il crée les premières représentations iconiques de l'Eveillée, ou bien qu’il soit un moine cambodgien du XIXe qui va s’efforcer de peindre l’épisode clé du Grand Départ selon la tradition cambodgienne, ou le futur Bouddha est entouré de dieux hindous.
Cette collection est une illustration patrimoniale de cette histoire, des traditions iconographiques de l’Asie.
Richesses et métissages
La richesse de la collection toulonnaise est avant tout sa diversité, diversité des formes, des matériaux, des couleurs, des récits contés par ces objets.
En dehors des œuvres contant la Légende Dorée de Bouddha, cette diversité est palpable par la présence d’un corpus de divinités et de saints permettant d’étudier et d’expliquer les différentes écoles de cette religion.
Bodhisattva, arhat, gardiens légendaires et animaux fantastiques entourent le Bouddha sur nos objets. Mais, ils sont aussi représentés individuellement, preuves des dévotions dont ils étaient les sujets au Japon, en Chine ou au Tibet.
Ces objets sont donc les témoins intemporels de l’importance de l’enseignement du message de Siddhartha Gautama en Asie depuis plus de deux millénaires.
Cette odyssée temporelle et géographique, est à l’image du développement de la communauté des disciples et de la vulgarisation de la loi bouddhique (Dharma). Le message s’adapte et évolue. Les concepts se multiplient et créent de nouvelles écoles de pensées.
Les représentations illustrent dès lors des points communs ou des différences entre les écoles, les civilisations et les traditions. Elles enrichissent un récit tout en restant conceptuellement complexe et visuellement foisonnant.
Ainsi,
ces récits et ces objets sont le
fruit du métissage prenant pour terrain l’Asie et pour base commune la geste de
Siddhartha
Gautama, le bouddha historique.
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