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Netsuke au Sept Divinités du Bonheur japonaises (Shichi Fukujin ) sur le navire des trésors (Takara-Bune).



Les Shichi Fukujin, les Sept divinités du Bonheur

Netsuke en ivoire.

Edo (1603-1868)

Legs Fauverge de French

961.3.200
























Netsuke – nœud de racine ou attache en racine.

Le mot se décompose étymologiquement en ne (racine) et tsuke (attacher ).

L’étude des estampes du XVIIe siècle laisse supposer qu’à l’origine il était sculpté dans un morceau de racine ou pouvait prendre la forme d’un simple anneau d’ivoire.

La production importante de petites sculptures représentant des personnages, des animaux,  kami, des Yokai, ou autre symboles résulte de la décision de Hidetada en 1614 imposant que toute maison devait être pourvue d’une représentation d’une divinité.

Ces netsuke deviennent alors des marqueurs religieux, économiques et sociaux.

L'artiste utilise principalement le bois, matériau abondant et bon marché. L’usage du bois de cerf (matériau abondant au Japon, solide mais difficile à travailler) et de l'os se généralise au XVIIIe siècle.

L’ivoire,  par sa translucidité,  réfléchit la lumière et en raison de cette valeur esthétique a la préférence des Japonais.

C'est au cours du XVIIIe siècle que l’ivoire devient la matière la plus utilisée, l’ivoire est importée concernant les défenses d’éléphants (Chine, Corée, Inde…) ou demeure de provenance locale pour l'ivoire « marin » (dent de narval, de morse, de cachalot). Il existe bien quelques netsuke en pierre brute mais la pierre sculptée semble être l'apanage des Chinois.

Le netsuke comprend deux himotoshi, trous ou parfois élément de la pièce permettant de passer la corde de soie et la nouer au netsuke.


Shichi Fukujin est un groupe constitué d’une femme et de six hommes, ils sont les sept divinités du bonheur. Elles viennent de confessions religieuses différentes (shintoïste, bouddhiste, taoïste et brahmanique) et  en conséquence elles ont des origines géographiques diverses (Chine, Inde et Japon).

La Japon étant une nation insulaire où le commerce maritime a toute son importance, ils sont donc souvent représentés sur le Takara-Bune, le "navire des trésors". Les trésors transportés par le bateau sont:

  • La Bourse Inépuisable,

  • Le Chapeau Invisible,

  • Le Manteau de la Chance,

  • Le Maillet de Richesse,

  • le Rat Poursuivant le fantôme,

  • Le Sac Plein de Riz,

  • La Clef Magique.

La tradition stipule qu’il navigue dans les ports la Veille de la nouvelle année.

Les Shichi Fukujin sont : 


1- Benten


D’origine brahmanique (forme antique de l’hindouisme actuel),

déesse de la sagesse et de l’éloquence, protectrice des beaux-arts et de la musique, elle est la seule femme parmi les dieux de la félicité.

Ses attributs sont le « koto » ou le « biwa », instruments similaires à la mandoline, et elle est représentée en robes luxueuses, parfois couronnée, accompagnée d’un serpent, d’un dragon, ou bien de ses 15 fils représentant chacun un métier.


2- Fukurokuju

D’origine taoïste, dieu de la longévité́, il est parfois  considéré́ comme la personnification de Lao-Tseu. Son nom est composé de « fuku » : chance ;  « roku » : prospérité́ ; « ju » : longévité́. 

Vieillard à la barbe blanche et au crane sur-développé  à force de se demander comment diffuser le bonheur,  il tient un sceptre chinois (ruyi), un éventail  traditionnellement attribut des Immortels  taoïstes, éventuellement accompagné d’une tortue millénaire  et d’une grue, sa messagère.

3-Hoteï


D’origine taoïste, considéré par les bouddhistes comme le «maïtreya bouddha », le prochain Bouddha à venir.

Personnifié en tant qu’un affable prêtre du Xe siècle, natif de Chine, aimant les enfants et prédisant l’avenir. Il est représenté hilare, le ventre et le lobe des oreilles proéminents, et portant avec lui 21 objets symboliques précieux. Parmi eux, on note :

-  Le« kakure mino », cape invisibilité et le « kakure gasa », chapeau d’invisibilité.

-  Le« koban no hako », coffret empli d’or et le « kanebukuro », bourse inépuisable.

-  Le« tama », joyau qui permet d’exaucer les vœux.

-  Les « makimono », rouleaux manuscrits donnant la sagesse.

-  Les « kagi », clefs sacrées du coffre-fort des dieux.


4-Daikoku

D'origine hindoue, dieu des riches et protecteur des marchands, répandant la prospérité́ terrestre. Homme de petite taille à l’air malicieux portant un bouc. 

Représenté́ portant un béret, un maillet et un sac contenant le « takaramono », le trésor bouddhique. Il est en général accompagné d’un rat, symbole de la menace planant sur les insouciants ne protégeant pas leurs biens.

5- Ebisu


Personnage shintoïste, seul à être d’origine japonaise,

il est le protecteur des honnêtes travailleurs et des pêcheurs,

et dispense la nourriture quotidienne aux Japonais.


Petit homme joufflu et sympathique portant le bouc,

un bonnet à deux pointes et une tenue typique japonaise

ornée de ses armoiries : trois feuilles de chêne, la canne à pêche et la dorade, son messager. Un jour par an, les commerçants ferment boutique et se réunissent pour célébrer Ebisu.


6-Jurojin


Dieu de la longévité et des Lettres, patron des érudits, il provient de Chine.


Digne vieillard barbu et élancé, il est représenté portant la robe et la toque des intellectuels, ornées du symbole du soleil,  et tenant un long bâton et un parchemin sur lequel seraient notées les dates de naissance et de mort de tous les hommes. Il est toujours en compagnie d’un cerf ou d’une tortue.

7- Bishamon


Dieu de la richesse, protecteur des guerriers et des temples,il est l’un des quatre gardiens du ciel bouddhique.

Il est représenté en armure et armé, parfois terrassant un démon ou en compagnie d’un mille-pattes, rarement seul. 



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