Gardien de tombe - Mingqi
Mingqi
Terre cuite blanche à décor de glaçure jaune et polychrome à
froid
Dynastie Tang (618 à 907)
43 x 15 cm
Collection Musée des Arts Asiatiques de Toulon
Mingqi
Les Mingqi sont des statues ou statuettes chinoises en bois
ou en terre cuite. Elles furent utilisées dès la période Shang (1570 à 1045 av.
J.-C) comme substitut funéraire. Ainsi on les retrouve dans les tombes. Elles
étaient considérées comme les compagnons du défunt dans son dernier voyage vers
l’immortalité. Elles étaient disposées dans des niches creusées au sein de la
chambre funéraire.
Les Mingqi les plus connues demeurent l’armée de terre cuite
exhumée à Xi’an du mausolée du premier empereur chinois Qin Shi Huang (-259 à
-210). Grâce à cette découverte archéologique six cents guerriers de terre
cuite sont retrouvés en 1974 dans une première fosse.
Ces statues sont à taille réelle. Leur création et leur production ont demandé la mise en place d’une infrastructure complexe et donc d’une organisation réfléchie du travail.
Si la fabrication des moules est standardisée, chaque
guerrier est unique, portrait traits pour traits du modèle, les détails sont
aussi personnalisés et visibles sur les finitions de chaque objet.
Le projet de l’Empereur était grandiose, se faire enterrer
avec sa cour et son armée. Cette découverte archéologique, lui a permis
d’accéder à l’immortalité historique et culturelle.
Sous la dynastie suivante, Han (-206 av. J.-C à 220) , la réalisation d’armées miniatures sera
fréquente. C’est également durant cette période que les thèmes se diversifient
: dames de cour, commerçants, acrobates, musiciens, animaux, outils agricoles,
imitations de vases rituels…
Ces statuettes permettent d’identifier le rôle et
l’importance du défunt dans la société chinoise de son époque.
Gardien de tombe -
chimère
Cette figurine n’a pas été moulée mais assemblée puis
incisée. Ainsi la base, les ailes et l’épine dorsale à arêtes ont été formés
dans une seule plaque d’argile. Elle montre des restes de polychromie rouge et
beige réalisée à froid. La glaçure est très altérée.
Dans une position de garde, comme un chien, cette chimère chinoise, constituée d’un corps de tigre, d’une corne, d’ailes, d’oreille de chevaux et d’une barbichette était érigée à proximité de la tombe d’un défunt.
Ce gardien était censé garder la
tombe et la protéger de potentiels pillards ou autres fantômes et mauvais
esprits.
La réalisation de ces gardiens était une tradition d’origine
chamanique définie avant la période des Royaumes Combattants (-476 à -259 av. J.-C.)
Cependant une distinction existait entre le nord de la Chine où régnait la représentation du chien chasseur de démons et le Sud où les gardiens prenaient souvent la forme d’être surnaturel souvent possédant un corps de serpent et une tête de monstre avec corne et langue pendante.
Sous les Tang (618 à 907), les traditions se
confondent et permettent l’apparition de gardien qui résume cette évolution
esthétique et symbolique et reflètent l’évolution territoriale et politique de
la Chine.
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