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Mingqi, Trois jeunes femmes de la cour

 

Mingqi, Trois jeunes femmes de la cour




Terre cuite Sancai, glaçures aux quatre couleurs crème, jaune, brun et vert.

26 x 7 cm par figurine

Legs Fauverge de French

 

Trois couleurs, sancai

Ces trois statuettes creuses sont des mingqi en terre cuite à glaçure sancai (trois couleurs).

Cette glaçure polychrome est obtenue à basse cuisson en trois ou quatre couleurs à prédominance verte, brune, jaune et crème. Le plomb était utilisé comme liant entre la pâte de la glaçure et l’argile de l’objet. Mais l’oxyde de fer permettait de créer la glaçure verte et l’oxyde de plomb la couleur jaune.

Recouverte de ces glaçures, les pièces étaient cuites en oxydation entre 800° et 1000°. Cette technique a également été utilisé pour la vaisselle ou les vases.

Dans la première moitié du VIIIe siècle de nombreuses figurines de ce genre accompagnent les dignitaires et les princes dans leur dernière demeure, elles l’accompagnent pour les servir, image symbolique d’un art de vivre, de plaisir qu’on espérait éternel. Elles sont le témoin du rôle important des femmes au cours des règnes de Wu Zetian et de Xuanzong (690-756).


Des femmes de la cour apprêtées 

Les femmes de la Dynastie Tang (618-907) portaient un soin particulier à leur maquillage, les écrits et récits impériaux de l'époque rapportent les étapes d'un maquillage réussi, soit la recherche d'un teint blanc parfait.

Ainsi, elles appliquaient comme base une poudre de plomb afin d'obtenir un teint pâle, premier élément de beauté. 

Puis les joues étaient fardées, les sourcils dessinés et un motif floral pouvait être dessiné entre les sourcils. 

Enfin, les yeux étaient soulignés d'une courbe rouge et les lèvres étaient colorées et marquées par un point à chacun de ses côtés.

Le maquillage était simple et tempéré par rapport aux couleurs vives de leurs robes et de la complexité de leur coiffure.


Robes et coiffures

Corps longilignes, ces trois jeunes femmes portent avec élégance une longue jupe évasée, un chemisier à manches longues, recouvert d’une veste à manche courte. Sur leurs épaules, elles ont jeté un châle, dont les pans dissimulent leurs mains et coulent devant elle, à la façon d’une étole.

Les couleurs équilibrent la composition et la silhouette en jouant avec la complémentarité des glaçures sancai. Elles portent chacune une coiffure haute avec des caractéristiques différentes, mais toutes en lien avec les canons complexes de beauté de la dynastie Tang.





La première (à gauche) a une coiffure complexe obtenue en tirant les cheveux. Ils sont posés sur le sommet du crâne à la façon d’un fruit, cet assemblage complexe est un chignon à double coque épanoui.
















Au centre, la jeune femme a une coiffure désignée comme un luoji, soit un chignon en spirale qui est posée dans son cas sur le côté gauche.

















L’état de la dernière figurine nous empêche de désigner avec certitude le type de coiffure, toutefois le chignon est centré on peut proposer une figure appelée sabre.













Le regard franc, droit et déterminé, elles sont les témoins de la place importante des femmes au début du VIIIe siècle, entre conseillère politique et dame de compagnie.


Image courtoise, fine et élégante de la femme chinoise cultivée de l’époque Tang, elles accompagnent avec raffinement le défunt dans sa dernière demeure

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