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Boîte à tabac et étui à pipe japonais - Kiseru Zutsu et Tonkotsu















Tonkotsu (boîte à tabac) et Senryu Zutsu (étui à pipe) - Bois et nacre  - Japon-  XIXe siècle - Inv: 2007.0.13. 1 et 2


 Zutsu et Tonkotsu

Kiseru se traduit par pipe et Tsutsu ou Zutsu par tube ou étui.

Tonkotsu : boîte à tabac

Les tonkotsu et les Kiseru Zutsu appartiennent à la famille des sagemono.


Le tabac au Japon

Les Japonais découvrent le tabac  en 1542 par le biais des premiers marchands portugais dont Fernand Mentez Pinto.  Ils en font commerce dès 1578, une des formes de tabac implantée au Japon provenait des Philippines et fut amenée par les pères Franciscains.

Dans la première partie du XVIIe siècle, le nombre de fumeurs augmente constamment malgré un usage réglementé en 1609 puis une interdiction en 1611. Cependant, cette consommation devint coutumière et se généralisa également auprès des femmes,  même si l’interdiction ne fut levée qu’en 1716 en raison de son inefficacité.

Dès le XVIIe siècle la pipe est portée à la ceinture par le biais d’un  tube ou un étui auquel peut être attaché une blague à tabac. Sa fabrication connaît de multiples modification au niveau du matériel utilisé (papier, papier huilé, papier laqué) mais également par sa forme.

Le tabac facilite la vie sociale, sa consommation est en lien avec les marques d’amitiés et permet de soutenir et développer la conversation.

Le théâtre, le monde de la galanterie, les maisons de thés, les maisons vertes s’emparent et ritualisent la consommation de tabac. La Geisha après avoir tiré une première bouffée passait la pipe à ses invités.


Sagemono ou objet suspendu




















Le terme Sagemono peut se traduire par « chose suspendue ». Ce terme reste général et sert à désigner les objets suspendus à la ceinture (obi) à l’aide d’un netsuke.

Les Japonais jusqu’à la fin de l’époque Edo (1868) avaient besoin des sagemonos pour une simple et unique raison, leur kimono ne possédait pas de poche.

Les Japonais suspendaient leur boîte, bourse (kinchaku), boîte à tabac (tonkotsu), étui à pipe (Kiseru Zutsu) écritoire portatif et autres effets personnels, au bout d’un cordon de soie. La boîte était ainsi reliée et bloquée par un netsuke à l’extrémité du cordon de soie. 

Les sagemonos pouvaient également être des objets moins communs comme des chapelles portatives (zushi), des livres, des ustensiles pour chanoyu, la cérémonie du thé, ou encore des petits sacs contenant des coupes à sake.

Les sagemonos sont avant tout des objets utilitaires.

Ces objets suspendus prennent donc des formes différentes selon leur utilité.

L’objet le plus connu reste la boîte à compartiments, inro,  qui est très souvent fabriquée en bambou ou en bois mais dont le raffinement esthétique par le travail de sculpture, de la laque, de la feuille d’or ou de l’ivoire lui donne aujourd’hui un statut d’objet d’art.

Les décors religieux, végétaux et animaliers, les divinités, esprits ou démons présents sur ces boîtes ajoutent un contenu symbolique, artistique et esthétique à ces objets

Kiseru

La pipe, Kiseru, est longue et fine, elle a un petit embout et un très petit fourneau.

Elle peut être fabriquée en bambou pour le tuyau et en métal (alliage ou laiton) pour le bec et le bol. Certaines de ces pipes peuvent être en céramique ou uniquement en métal.

Les Japonais consommait avec cette pipe un tabac couper très fin dit « fin comme des cheveux ».


Kiseru Zutsu et Tonkotsu

Les Japonais ne sortaient jamais sans leur pipe et leur tabac, ce dernier était enfermé dans une boîte en ivoire, en bois ou en  laque dénommée tonkotsu ou dans une blague à tabac qui était une bourse en étoffe de soie tissée et décorée. Dans notre collection, l'objet est une boîte à la forme anthropomorphique. Le visage se glisse afin de pouvoir remplir la boîte de tabac mais également pour nouer et faire passer la corde. 

Deux trous an niveau du haut du crâne permettent de tirer la corde et de la faire passer par chacun des deux poings fermés du personnage. La boîte est en bois teinté avec l'utilisation de la nacre pour représenter les yeux.


L’étui à pipe se présentait par des formes et des matériaux très divers. Il pouvait être en cuir ou en tissu assorti dans ce cas à la blague à tabac.

Mais il pouvait prendre la forme d’un tuyau, plein ou évidé. On parle alors de Kiseru Zutsu.

Pour ce second cas, la pipe était apparente  et visible à travers l’objet ajouré. Ces étuis sont en laque, en vannerie, en ivoire, en bois ou encore pour les plus nombreux en corne de cerf.

Il existe plusieurs typologies de Kiseru Zutsu, elles sont définies en fonction de leur forme respective. Il peut se décomposer en deux parties comme le Muso Zutsu, formé d’une seule pièce creuse, souvent en bois de cerf, il porte alors le nom d’Otoshi Zutsu.


Le Senryu Zutsu est également d’une seule pièce mais il est ajouré, le foyer de la pipe repose dès lors dans une cuvette étroite à la base afin d’enserrer le fourneau. L’embouchure de la  pipe repose alors dans une forme en anneau pleinement intégrée dans le décor de l’objet. L’attache, himotoshi, se fait par un élément du décor en haut de l’objet.



















Tonkotsu au Daruma



















Le nom Daruma a pour étymologie le mot Dharma, en sanskrit, représentant les enseignements de Bouddha dans la culture bouddhiste. Daruma représente  le fondateur légendaire du bouddhisme zen: le grand Bodhidharma.

Aujourd’hui, Daruma prend la forme d’une figurine, le plus souvent rouges mais pouvant être de plein d’autres couleurs et de forme arrondie.

La légende dit que ses jambes et ses bras ont été atrophiés au cours de ses 9 ans de méditation continue et il n’a pas de paupières car il se les serait coupées lui-même afin de ne pas s’endormir


Le Senryu Zutsu à l'Ashinaga

Le Senryu Zutsu  de la collection représente un AshinagaUn Ashinaga appartient à la catégorie des yokaiDans l’encyclopédie Le livre illustré des merveilles de Chine et du Japon (Wakan Sansai Zue, 1712), les Ashinaga, les longues jambes et les Tenaga, les longs bras, vivent respectivement chacun dans leur propre pays.

On y lit également qu’un Ashinaga porte toujours sur ses épaules un Tenaga et qu’ils vont ainsi pêcher. Les descriptions précisent que l’Ashinaga aurait des jambes longues de 3 à 6 mètres. Leur apparition annoncerait également un changement de conditions climatiques et souvent une tempête

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